Après avoir documenté l’émergence et l’évolution des pratiques de chemsex, l’OFDT publie une note qui actualise les connaissances grâce aux données recueillies par son dispositif TREND. Cette note présente un état des lieux et retrace les principales évolutions du phénomène de chemsex depuis quinze ans.
Mobilisation accrue des acteurs de terrain et des pouvoirs publics
Bien que difficile à quantifier, le chemsex, qui associe activités sexuelles et consommation de drogues, impliquerait 13 à 14 % des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) l’année passée. Depuis 2010, les professionnels de la santé rapportent une augmentation des problèmes de santé liés à cette pratique, entraînant une mobilisation accrue des intervenants et des autorités.
Dans cette note, l’OFDT actualise et analyse le chemsex, en intégrant les perspectives des usagers, des professionnels socio-sanitaires et des autorités. Elle explore les profils des participants, les substances consommées, les modalités d’approvisionnement, les conséquences sanitaires et les réponses publiques, permettant ainsi de dresser un bilan et de suivre l’évolution de ce phénomène sur quinze ans.
Évolutions des contextes d’usage
Au début des années 2000, les observations de l’OFDT sur le chemsex se basaient sur les milieux festifs publics HSH. À partir de 2010, on note un déclin de la fréquentation de ces lieux au profit de soirées privées à domicile, reflétant une diversité croissante dans l’organisation, les profils sociodémographiques des participants, leurs habitudes de consommation, et leur connaissance des risques.
Des consommations centrées sur les cathinones, le GBL et plus récemment la kétamine
Les substances psychoactives les plus consommées dans le contexte du chemsex restent principalement les cathinones et le GBL, avec une augmentation notable de l’usage de la kétamine depuis 2010, précédemment limitée à certaines pratiques sexuelles. La classification de la 3-MMC comme stupéfiant aux Pays-Bas en 2021 a réduit son approvisionnement, entraînant un glissement vers d’autres cathinones et la kétamine, souvent utilisée par injection.
L’injection de substances, désignée sous le terme de “slam” dans le milieu du chemsex, a commencé à émerger à la fin des années 2000. Pendant environ une décennie, cette pratique est restée marginale et largement rejetée. Toutefois, depuis la fin des années 2010, le slam est de plus en plus signalé par toutes les sources du dispositif TREND, marquant ainsi une évolution majeure parmi certains utilisateurs de chemsex.
Source : OFDT