L’Essentiel sur… les usages problématiques d’écrans

En 2023, 92,8% des ménages français sont connectés et il y a 47,4 millions d’internautes actifs par mois. Deux tiers des Français se connectent quotidiennement à des réseaux sociaux et messageries via leurs smartphones, permettant une utilisation en tout lieu et à tout moment.

Cette évolution numérique rapide modifie nos sociétés, notamment les modes de socialisation et les pratiques professionnelles, mais elle entraîne aussi des risques d’usages excessifs nuisibles au bien-être, surtout avec l’augmentation du télétravail. Le jeu vidéo peut aussi devenir problématique, comme le montre le Baromètre 2024 MILDECA / Harris Interactive, où beaucoup peinent à réduire leur utilisation malgré le désir de le faire.

Le rapport “Enfants et écrans : À la recherche du temps perdu”, remis au Président en 2024, souligne les effets négatifs des écrans sur le développement des enfants. Une utilisation excessive peut nuire à l’apprentissage et à l’attention. La surveillance des pratiques numériques des enfants est essentielle pour leur bien-être.

L’action publique priorise l’éducation des parents et utilisateurs sur les pratiques numériques saines, le soutien professionnel, la recherche sur les vulnérabilités et l’expérimentation de nouvelles méthodes de prise en charge.

Rapport « enfant & écrans : à la recherche du temps perdu » 

Le rapport remis au Président en avril 2024 souligne les dangers de l’hyperconnexion chez les enfants. Il recommande de ne pas exposer les moins de 3 ans aux écrans et de limiter strictement leur utilisation jusqu’à 6 ans, avec supervision adulte pour des contenus éducatifs. Pour les enfants de plus de 6 ans, il suggère une exposition modérée, intégrée dans un ensemble d’activités diversifiées.

La commission préconise également de ne pas donner de téléphone portable aux enfants avant 11 ans, de restreindre l’accès internet et aux réseaux sociaux jusqu’à 13 ans, et de limiter les réseaux sociaux à des plateformes éthiques à partir de 15 ans.

Selon le Baromètre 2024 MILDECA / Harris Interactive, une majorité de Français soutient ces restrictions, avec des taux élevés de consentement pour l’interdiction des écrans en petite enfance et en maternelle, ainsi que pour des limitations strictes dans les lycées et sur les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.

Les priorités de l’action gouvernementale 

Bien que l’addiction aux écrans reste débattue, l’existence d’usages problématiques est reconnue, avec le trouble du jeu vidéo officiellement classé par l’OMS. La MILDECA agit depuis 2018 pour prévenir ces usages à risque.

La stratégie interministérielle 2023-2027 encourage à réfléchir à la place des écrans dans nos vies et propose des ressources pour un usage responsable, telles que :

  • La campagne « Enfants et écrans » de l’ARCOM pour les moins de 3 ans.
  • « La Famille Tout-Ecran », une initiative de la Caisse d’Allocations Familiales et du CLEMI.
  • Le site jeprotegemonenfant.gouv.fr pour protéger contre les contenus inappropriés.
  • La plateforme PIX pour évaluer les compétences numériques, obligatoire pour les élèves de 6ème depuis 2024.
  • FamiNum.com, qui offre aux familles de créer une charte d’utilisation des écrans.

La politique met aussi l’accent sur la détection et le traitement des comportements à risque chez les jeunes, en soutenant la recherche sur les impacts des écrans et l’efficacité des régulations.

Idées reçues 

  1. Addiction non liée à une substance : L’addiction peut survenir avec des objets externes comme les jeux, impactant les mêmes systèmes cérébraux que les substances addictives. Des outils comme le Game Addiction Scale et l’Internet Addiction Test aident à évaluer cette dépendance.
  2. Structures d’aide disponibles : Des structures d’assistance pour les addictions aux écrans existent, incluant les pédopsychiatries, CMPP, et MDA pour les jeunes, et les Consultations jeunes consommateurs (CJC) pour les adultes. Des plateformes comme Pointdecontact.net et le 30 18 offrent des moyens de signaler des contenus inappropriés.
  3. Auto-régulation de l’utilisation des écrans : Des applications et des outils intégrés aux plateformes surveillent le temps passé en ligne et des logiciels de contrôle parental aident à gérer l’utilisation des écrans.
  4. Usages problématiques chez les adultes : Les adultes peuvent aussi avoir des usages problématiques des écrans, perturbant l’équilibre entre travail et vie personnelle et affectant la santé mentale.
  5. Écrans et développement de l’enfant : Bien que l’autisme soit principalement génétique, un usage excessif des écrans dans la petite enfance peut retarder le développement des compétences psychomotrices et du langage.

Source :  MILDECA

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