Depuis 1988, la Suède applique une politique de pénalisation stricte contre la consommation de drogues. Un article paru le 9 septembre 2024 dans l’International Journal of Drug Policy analyse les résultats de cette politique conclue que, malgré ses intentions de réduire l’usage et les risques associés, cette stratégie s’avère coûteuse et inefficace. Alors que la France adopte une approche similaire, l’expérience suédoise questionne toujours plus l’efficacité de la répression dans la gestion des addictions.
Une politique répressive adoptée dans les années 1980
En Suède, la pénalisation de l’usage de drogues, introduite en 1988 puis renforcée en 1993 avec des peines de prison pour usage personnel, visait à réduire la consommation et orienter les usagers vers des soins. Cependant, un bilan de septembre 2024 dans l’International Journal of Drug Policy montre des résultats décevants : la consommation n’a pas diminué, et les décès liés aux drogues, notamment aux opioïdes, ont fortement augmenté, plaçant la Suède parmi les taux de mortalité par overdose les plus élevés en Europe.
Des coûts élevés
La répression suédoise des drogues mobilise des ressources policières importantes : en 2013, près de 10 % des effectifs y étaient consacrés, sans impact notable sur la consommation. En 2022, la Suède enregistrait le plus grand nombre d’arrestations pour usage de drogues en Europe, majoritairement pour des infractions mineures. Chaque année, 10 000 jeunes sont condamnés, ce qui complique leur insertion professionnelle.
Des impacts négatifs sur la santé publique
La politique répressive suédoise n’a pas réduit les décès liés à la drogue. Entre 2000 et 2022, les overdoses, notamment chez les jeunes et les usagers d’opioïdes, ont augmenté, tandis que des pays nordiques comme le Danemark ont réduit la mortalité grâce à une approche de réduction des risques.
Source : Fédération Addiction
