L’édition 2023 de l’Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) réalisée par l’OFDT depuis 1999 met en lumière les évolutions du regard porté par les Français sur les drogues. On note en particulier que la dangerosité perçue se redéfinit désormais selon les habitudes d’usages et non plus uniquement selon le statut légal du produit.
Le tabac et l’alcool sont jugés plus dangereux en 2023 qu’en 1999
La perception des risques liés au tabac et à l’alcool progresse, y compris à faibles doses. Pour le tabac, la proportion de Français le jugeant dangereux dès l’expérimentation est passée de 22 % en 1999 à 27 % en 2023, et celle considérant qu’il l’est dès une consommation occasionnelle de 1 % à 17 %. Pour l’alcool, la part estimant que le risque n’apparaît qu’en cas de consommation quotidienne a reculé, de 84 % en 1999 à 71 % en 2023.
La dangerosité perçue du cannabis et de la cocaïne diminue
En 2023, le sentiment d’être bien informé sur les drogues recule, surtout chez les femmes (58 % contre 65 % en 1999). La perception du danger du cannabis baisse aussi (38 % le jugent dangereux dès l’expérimentation, contre 54 % en 1999).
La notoriété de la cocaïne progresse (74 % la citent spontanément, contre 64 % en 2012). Parmi les consommateurs, 74 % la voient comme une aide à « faire la fête », 44 % (contre 14%) comme un moyen d’améliorer ses performances, et 24 % (contre 6%) estiment qu’on peut « vivre normalement » en en consommant.
Une forte adhésion aux mesures de réduction des risques
Les Français restent majoritairement favorables aux politiques de réduction des risques, notamment aux Haltes Soins Addictions (HSA), soutenues par 73 %, même si seuls 20 % en accepteraient une dans leur quartier. Le soutien aux mesures éducatives (rappel à la loi, stages) reste élevé (81 % et 67 %), mais les opinions sur la réponse pénale se durcissent : 35 % jugent désormais la prison justifiée pour les usagers de cannabis, contre 23 % en 2018.
Source : OFDT