Une récente étude américaine (National Inpatient Sample, 2016-2019, plus de 3 millions de patients) met en évidence l’impact du syndrome de sevrage alcoolique (SSA) dans le parcours chirurgical. Bien que relativement rare (0,5 % des patients), il constitue un facteur de risque majeur pour la santé et un coût important pour le système hospitalier.
Un pronostic nettement aggravé
Chez les patients opérés et présentant un SSA, la mortalité péri-opératoire est doublée (5,4 % contre 2,6 %). Les complications postopératoires graves surviennent dans plus d’un cas sur deux (51 % vs 28,7 %). Le séjour hospitalier est prolongé de plus de 3 jours et le coût d’hospitalisation est en médiane supérieur de 10 000 USD par patient.
Un facteur aggravant : le delirium tremens
Lorsque le SSA s’accompagne d’un délire de sevrage, le pronostic est encore plus sombre : mortalité accrue, complications pulmonaires plus fréquentes et séjours hospitaliers encore prolongés.
Un profil de patients spécifique
Les patients concernés sont souvent plus jeunes, majoritairement des hommes, avec davantage de comorbidités, des contextes socio-économiques défavorables et plus d’interventions en urgence.
Un enjeu de prévention et de coordination
Ces résultats montrent que le SSA reste un “angle mort” de la chirurgie. L’article souligne la nécessité de renforcer le dépistage préopératoire de la consommation d’alcool, d’anticiper le risque de sevrage et d’intégrer des stratégies spécifiques dans les protocoles chirurgicaux.
Un appel à l’action
Mieux identifier les patients à risque et coordonner la prise en charge entre addictologie et chirurgie permettrait de réduire la mortalité, les complications et les coûts. Un domaine où l’expertise des acteurs en addictologie, y compris des patients-experts, peut jouer un rôle majeur pour sensibiliser et accompagner les équipes soignantes.
Source : JIM




