Nouvelle campagne du gouvernement sur les drogues : deux millions d’euros pour… quoi ?

Le gouvernement lance ce 6 février sa campagne « Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue ». D’un coût de deux millions d’euros, cette initiative voulue par le ministre de l’Intérieur pour « responsabiliser » et « culpabiliser » les consommateurs, s’inscrit dans la droite ligne des campagnes inefficaces précédentes : construite sans concertation et déconnectée des réalités des consommations. Alors même que la prévention des addictions ne bénéficie toujours pas de financements pérennes en France, n’aurait-on pas pu utiliser différemment l’argent public ?

Après Derrière la fumée (2021) et Tu consommes, tu cautionnes (2024), voici Le prix de la drogue, la nouvelle campagne du gouvernement, portée par le ministre de l’Intérieur.

Conçue sans les experts des addictions, elle adopte un ton alarmiste et un message simpliste, déconnecté des réalités des usagers. Avec un budget de deux millions d’euros, Le prix de la drogue soulève des questions sur les véritables priorités du gouvernement.

Un message qui se veut « choc » et qui se révèlera inefficace

Des décennies de recherche ont établi les principes d’une prévention efficace : s’ancrer dans la réalité des usages, éviter le moralisme, s’adapter aux publics et s’appuyer sur une évaluation rigoureuse.

La nouvelle campagne gouvernementale n’en respecte aucun. Préférant l’alarmisme aux faits, elle mise sur des images chocs – jouets en flammes, scènes de violence – et sur la culpabilisation. Une approche inefficace qui, pire encore, risque de freiner l’accès aux soins des consommateurs.

Deux millions d’euros d’argent public qui auraient pu être utiles…

Deux millions d’euros pour une campagne inefficace, alors que la prévention des addictions manque de moyens et que les structures d’addictologie peinent à recruter.

Ce budget aurait pu financer 40 chargés de prévention pendant un an ou offrir un programme complet à 14 000 collégiens.

La Fédération Addiction appelle à investir dans une prévention efficace, co-construite avec les acteurs de terrain, plutôt que dans des campagnes culpabilisantes.

Source : Fédération Addiction

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